Chaque année, le retour des beaux jours s’accompagne d’un phénomène qui inquiète de nombreuses personnes : une perte de cheveux plus marquée que d’habitude au printemps. Vous remarquez plus de mèches sur votre brosse ou dans la douche et vous vous interrogez sur cette chute saisonnière. Est-elle normale ou cache-t-elle un problème de santé plus profond ? En réalité, le printemps tout comme l’automne s’accompagne souvent de cycles capillaires spécifiques. Comprendre les raisons de cette perte temporaire permet de mieux la vivre et surtout d’agir en douceur pour en limiter l’ampleur. En effet, il existe des gestes simples et naturels pour préserver la densité de votre chevelure et lui redonner vitalité sans céder à la panique ou aux sirènes des compléments alimentaires ruineux ! Voici ce qu’il faut savoir pour aborder ce phénomène saisonnier avec sérénité.
La perte de cheveux au printemps : un phénomène saisonnier bien connu
Le printemps n’est pas seulement la saison du renouveau végétal. Il s’accompagne aussi de changements hormonaux et métaboliques qui peuvent influencer la santé capillaire. De nombreuses études observent un pic de chute de cheveux entre mars et mai, phénomène comparable à celui que connaissent certains animaux lors de leur mue saisonnière. En hiver, le cuir chevelu entre dans une phase de repos appelée phase télogène. Les follicules cessent temporairement de produire des cheveux, qui tombent ensuite naturellement au printemps, quand le cycle redémarre. Ce processus peut entraîner la perte de 50 à 150 cheveux par jour, ce qui reste dans la norme.
La lumière joue ici un rôle fondamental. Les changements d’exposition au soleil et à la lumière naturelle influencent la production de mélatonine, une hormone qui agit notamment sur la régulation des cycles capillaires. Lors du passage à la belle saison, la variation de cette hormone peut entraîner une synchronisation de la chute de cheveux, d’où l’impression d’une perte soudaine.
Quand faut-il s’inquiéter d’une chute de cheveux ?
Même si la perte printanière est fréquente, elle ne doit pas s’accompagner d’autres signes préoccupants. Une perte diffuse mais temporaire est généralement bénigne. En revanche, si vous remarquez des zones clairsemées persistantes, une chute localisée, des démangeaisons importantes ou une modification soudaine de la texture du cheveu, mieux vaut consulter un professionnel.
Si la chute printanière est souvent bénigne, elle peut aussi être exacerbée par des facteurs aggravants. Si la perte capillaire persiste au-delà de deux mois, elle peut ainsi révéler un déséquilibre hormonal, une carence en fer ou un stress chronique. Une analyse sanguine permet alors de faire le point et d’écarter un problème plus profond.

Des gestes naturels pour limiter la perte de cheveux au printemps
Même si elle est normale, la chute saisonnière des cheveux peut être amoindrie grâce à quelques pratiques douces et naturelles. Tout commence par une alimentation variée et riche en nutriments. Un cheveu fort est en effet d’abord un cheveu bien nourri. Pour cela, certains aliments jouent un rôle essentiel dans la densité et la vitalité de la chevelure. Les graines de courge, de lin ou de chia ainsi que les oléagineux apportent des acides gras essentiels. Les céréales complètes, riches en vitamine B8 (biotine), favorisent la croissance. Les légumineuses renforcent quant à elles grâce à leur apport en fer végétal et protéines.
Les baies rouges et légumes verts, sources d’antioxydants, protègent les cellules du cuir chevelu contre les radicaux libres. Intégrer des oeufs et des aliments riches en vitamines B, de fer et de zinc à votre quotidien créera globalement un terrain favorable à la repousse et ralentit naturellement la chute. Limitez, voire évitez en outre les aliments qui favorisent la perte capillaire pour garder des cheveux denses.
Les infusions à boire ou à appliquer
Les plantes médicinales peuvent aussi être consommées sous forme de tisane pour nourrir le cheveu de l’intérieur. Riche en fer, silice et zinc, l’ortie piquante est l’une des plus recommandées. Elle aide à reminéraliser l’organisme et à ralentir la chute. L’infusion d’ortie peut aussi servir de rinçage tonifiant après le shampooing. On la laisse refroidir, puis on l’utilise directement sur le cuir chevelu et les longueurs. Elle tonifie sans graisser, en redonnant de la vigueur à la chevelure.
Autre plante à considérer : le romarin. Il stimule la circulation sanguine et possède des propriétés antiseptiques qui purifient en douceur. En infusion ou en macérât, il devient un allié de choix contre la perte saisonnière. Enfin, le thé blanc appliqué en brumisation sur le cuir chevelu est aussi réputé pour limiter la chute.
Les huiles essentielles qui renforcent les racines
Les massages réguliers du cuir chevelu, réalisés avec quelques gouttes d’huile végétale (huile de ricin, huile de coco ou huile de nigelle), favorisent aussi l’oxygénation des bulbes et limitent la chute. Vous pouvez y ajouter deux à trois gouttes d’huile essentielle stimulante, bien masser et laisser poser le tout sur le cuir chevelu pendant minimum une heure comme un masque avant shampoing.
Certaines huiles essentielles sont en effet réputées pour stimuler la circulation du cuir chevelu et renforcer les follicules pileux. Parmi les plus efficaces, on retrouve l’huile essentielle de romarin à cinéole, celle de cèdre de l’Atlas et celle de pamplemousse. Appliquez-les en massage une à deux fois par semaine. Quelques gouttes suffisent : il est inutile de saturer le cuir chevelu. Appliquées en cure de 3 semaines, ces huiles offrent une synergie tonifiante et anti-chute tout en apportant une agréable sensation de fraîcheur.

Éviter les agressions et les gestes trop brusques sur les cheveux : important au printemps… et le reste du temps !
Pendant cette période de fragilité, adopter une routine capillaire douce devient essentiel. Il vaut mieux espacer les shampooings, choisir des formules sans sulfates agressifs et éviter les coiffures trop serrées qui tirent sur les racines. Le séchage à l’air libre reste préférable, même si un sèche-cheveux tiède utilisé à bonne distance peut convenir. Brossez vos cheveux délicatement, de préférence avec une brosse en poils naturels ou un peigne à dents larges. Matin et soir, ce geste permet de répartir le sébum tout en évitant les nœuds qui favorisent la casse. Et surtout, laissez vos cheveux respirer autant que possible.
Opter par ailleurs pour une taie en soie ou en satin limite l’usure du cheveu, tout en conservant l’hydratation naturelle du cuir chevelu. Changer régulièrement sa taie d’oreiller permet aussi d’éviter l’accumulation de bactéries et de résidus, néfastes pour les racines sensibles en période de chute.
Repenser ses routines et son environnement pour protéger ses cheveux au printemps
Il est également judicieux d’examiner votre mode de vie dans sa globalité. Dormir suffisamment, prendre l’air et s’exposer à la lumière naturelle stimule la production de mélatonine, bénéfique pour le cycle capillaire. Réduire le stress chronique diminue également directement la chute capillaire, surtout lors de périodes sensibles comme les intersaisons. Méditation, yoga, respiration profonde, marche lente… toutes les activités qui recentrent et calment l’esprit peuvent donc se traduire par un cuir chevelu plus équilibré.
Enfin, pensez à aérer vos espaces intérieurs et à éviter l’accumulation de polluants, notamment dans la salle de bain. Certains produits capillaires contiennent des perturbateurs endocriniens qui, à long terme, peuvent nuire à l’équilibre hormonal et aggraver la chute.