Vous pensez que cette habitude anodine du soir vous aide à dormir ? C’est en réalité la pire ennemie du sommeil !

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Boire un verre pour s’endormir plus vite ? L’idée séduit beaucoup de Français en quête de réconfort en soirée, surtout après une journée stressante. Pourtant, si l’alcool peut donner l’impression d’aider à l’endormissement, ses effets sur le sommeil sont trompeurs et souvent délétères. Très vite, ce prétendu allié devient un véritable saboteur de vos nuits. En effet, en réalité, ce que l’on gagne en vitesse d’endormissement, on le perd en qualité de sommeil ! Entre micro-réveils fréquents, perturbations des cycles et sensation de fatigue au réveil, l’alcool agit comme un facteur d’insomnie qu’il ne faut pas sous-estimer. Peut-on en consommer le soir sans nuire à son repos ? Y a-t-il des règles simples pour préserver son sommeil tout en s’autorisant un verre ? Voici ce qu’il faut comprendre avant de trinquer à la veille d’une nuit censée être réparatrice.

L’illusion d’un endormissement plus facile et des cycles de sommeil profondément perturbés

L’alcool est un dépresseur du système nerveux central. Cela signifie qu’il ralentit l’activité cérébrale et engendre un effet sédatif. Beaucoup de personnes remarquent qu’elles s’endorment plus vite après avoir bu un verre ou deux en soirée. Ce phénomène est bien réel et s’explique par la diminution de la vigilance, de l’anxiété et de certaines tensions psychiques. Cependant, ce raccourci vers le sommeil est trompeur : il ne dure que lors de la première phase de la nuit. Une fois les effets immédiats dissipés, le corps doit gérer l’élimination de l’alcool, ce qui perturbe profondément les cycles suivants. On dort peut-être plus vite, mais certainement pas mieux.

Le sommeil humain est structuré en plusieurs phases, alternant sommeil léger, profond et paradoxal. L’alcool agit comme un perturbateur de cette architecture naturelle. Il réduit drastiquement la durée du sommeil paradoxal, cette phase essentielle liée aux rêves et à la consolidation de la mémoire. De plus, l’alcool favorise une fragmentation du sommeil, provoquant des micro-réveils inconscients ou conscients, souvent accompagnés de transpiration ou d’une sensation de malaise. Le résultat ? Un réveil matinal avec une impression de fatigue malgré un temps de sommeil apparemment suffisant. Les effets se cumulent si la consommation devient régulière.

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L’impact sur les troubles du sommeil existants et le risque d’aggravation

Chez les personnes souffrant déjà d’insomnie ou de réveils nocturnes fréquents, l’alcool ne fait qu’aggraver la situation. Il crée un cercle vicieux où l’on pense se soulager en buvant, alors qu’on entretient le problème. Par ailleurs, il augmente le risque de troubles respiratoires comme les apnées du sommeil, même chez ceux qui n’en présentent pas habituellement. Ces arrêts respiratoires nocturnes nuisent à l’oxygénation du cerveau et interrompent les cycles de façon brutale. À long terme, l’alcool le soir peut aussi dérégler l’horloge biologique, rendant l’endormissement de plus en plus difficile sans aide extérieure.

L’alcool et le sommeil chez les femmes : des effets accrus

Les femmes sont généralement plus sensibles aux effets de l’alcool que les hommes, à poids égal. Leur métabolisme de l’alcool est plus lent, ce qui prolonge sa présence dans le sang. Cette différence se traduit aussi par des troubles du sommeil plus marqués après consommation. Une femme buvant un verre de vin au dîner pourra voir son sommeil plus altéré qu’un homme ayant bu la même quantité. Ce phénomène s’explique aussi par les fluctuations hormonales, notamment pendant le cycle menstruel ou la ménopause. Ces périodes sensibles rendent l’organisme plus vulnérable à la moindre perturbation du rythme circadien.

Peut-on consommer un verre sans ruiner sa nuit ?

La réponse n’est pas aussi radicale qu’on pourrait le croire. Tout dépend du moment et de la quantité. L’organisme met en moyenne une heure à métaboliser 10 grammes d’alcool pur, soit l’équivalent d’un petit verre de vin ou d’une bière standard. Plus vous buvez tôt, plus le corps a le temps d’éliminer l’alcool avant le coucher. Idéalement, il faudrait espacer la dernière consommation de trois heures avant d’aller dormir. De même, limiter à un seul verre permet de réduire l’impact sur les cycles de sommeil. L’important est d’éviter l’effet sédatif au moment de l’endormissement qui masque la vraie nature du sommeil perturbé.

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Boire tous les soirs : un signal d’alerte

La tentation de boire un verre le soir vient souvent d’un besoin de réconfort ou de décompression. L’alcool devient alors un anxiolytique de substitution, plus socialement accepté que les médicaments. Pourtant, cette habitude installe une dépendance comportementale insidieuse. Le corps s’habitue à la présence d’alcool pour se détendre, rendant l’endormissement plus difficile sans cette béquille. Il est plus judicieux d’explorer d’autres rituels : lecture, tisane, respiration lente ou musique douce. Ces pratiques offrent un apaisement sans les effets secondaires. Et elles contribuent à une meilleure hygiène de sommeil sur le long terme.

Si la consommation d’alcool devient un automatisme quotidien pour « aider à dormir », cela doit alerter. Boire régulièrement le soir, même en petite quantité, fragilise le sommeil sur le long terme. Cette habitude augmente également le risque de dépendance, d’autant plus sournoise qu’elle se développe sous couvert de recherche de bien-être. Il est essentiel d’observer ses habitudes, d’identifier ses vrais soucis et besoins (stress, solitude ou anxiété) et d’y répondre autrement. Le sommeil mérite d’être protégé comme un pilier de la santé. L’alcool, même festif, n’est jamais un ami durable pour vos nuits.

Julie

Écrit par Julie

Étant une ancienne professeure, il est tout naturel pour moi de partager mes connaissances avec autrui et d'échanger avec les lecteurs sur les thématiques abordées sur le site. Je suis aussi une grande amoureuse de la langue française, et donc de la rédaction. Grâce à Astucesdegrandmere.net, je peux ainsi conjuguer tous ces aspects de ma personne avec ma passion pour les conseils de nos aïeules, toujours pleines de sagesse et de bonnes idées. Avec elles, à chaque problème, sa solution pour prendre soin de soi et de son intérieur sans produits chimiques, avec des ingrédients que l'on a tous à la maison et en plus sans vider son portemonnaie. Je suis toujours en quête de conseils pour économiser et me rendre la vie plus douce tout en protégeant la planète, et vous pouvez compter sur moi pour distiller tous ces petits secrets entre les lignes de mes articles. Je suis enfin une grande gourmande et j'ai aussi plaisir dénicher des idées délicieuses pour régaler les papilles de mes proches. Alors, n'hésitez pas à piocher dans mes idées de recettes en cas de petite fringale ! ;)