Le tapis est un élément central de la décoration intérieure. Il réchauffe une pièce, en atténue les bruits et donne du caractère à un espace. Pourtant, malgré sa place importante, son entretien est souvent négligé ou mal réalisé. Résultat : fibres ternies, couleurs fanées, mauvaises odeurs incrustées… ou même apparition de moisissures. Entre les lavages trop espacés, les produits mal choisis ou les gestes trop brusques, certaines erreurs sont si courantes qu’on ne s’en méfie plus. Or, elles peuvent détériorer un tapis en quelques mois seulement. Pour préserver la beauté et la longévité de vos tapis, mieux vaut connaître ces faux pas, et surtout, les éviter. Voici les gestes qui les abîment le plus… et les bonnes pratiques à adopter à la place, naturellement et sans effort inutile.
Aspirer trop rarement ou de la mauvaise façon abîme les fibres
L’un des premiers ennemis des tapis, c’est la poussière. Elle s’incruste profondément dans les fibres, les use par frottement et ternit les couleurs. Ne pas aspirer régulièrement revient à laisser du sable abrasif entre les mailles. Pire encore, certains passent l’aspirateur en mode brosse rotative, ce qui arrache les fibres fragiles ou boucle celles des tapis à poils longs. Pour bien faire, il faut aspirer deux à trois fois par semaine, en douceur, sans brosse motorisée sur les modèles anciens, fins ou délicats. Un embout plat, un passage dans le sens du poil, puis un second à contre-poil assurent un nettoyage optimal sans agresser la matière.
Ne jamais aérer ni retourner le tapis : une erreur qui le fait vieillir plus vite
Le tapis reste souvent au même endroit pendant des années. Cela crée une usure inégale, surtout dans les zones de passage ou exposées à la lumière. Si vous ne le retournez jamais, les fibres s’écrasent irrémédiablement d’un seul côté. De même, ne pas le soulever ni l’aérer favorise les mauvaises odeurs et l’humidité. L’idéal est de le retourner tous les six mois, de le déplacer légèrement pour éviter les traces marquées des meubles et de l’aérer dehors une fois par saison. Ce geste simple redonne du gonflant aux fibres, évite l’apparition de moisissures et prolonge son éclat.
Nettoyer avec trop d’eau ou sans séchage rapide : attention à l’effet éponge
Un tapis n’est pas une serpillière. Beaucoup pensent qu’un bon coup de shampooing détachant ou un lavage à grande eau suffit. Pourtant, les tapis retiennent l’humidité, surtout s’ils sont posés sur un sol peu ventilé. Le risque ? Les fibres pourrissent, des moisissures apparaissent, les couleurs dégorgent ou des auréoles se forment. Si un nettoyage humide est nécessaire, il faut limiter l’eau au strict minimum, utiliser un linge absorbant, puis sécher immédiatement avec un ventilateur ou à l’air libre. Les tapis ne doivent jamais rester détrempés plus de quelques heures.
Utiliser des détachants trop agressifs ou inadaptés aux fibres naturelles
Les détachants pour moquette vendus en grande surface sont souvent trop puissants pour les tapis en laine, coton ou soie. Ils contiennent des solvants qui décolorent ou brûlent les fibres. De plus, certains parfums chimiques laissent des résidus collants, qui attirent encore plus de saleté. En cas de tache, la première chose à faire est de tamponner rapidement avec un linge propre. Ensuite, optez pour des solutions douces : vinaigre blanc dilué, eau gazeuse, savon de Marseille ou bicarbonate selon la nature de la tache. Il vaut mieux tamponner que frotter, toujours en testant d’abord sur une petite zone.
Le choc thermique : laver à chaud un tapis qui n’y résiste pas
Certains tapis, notamment les modèles synthétiques ou colorés à la main, ne supportent pas la chaleur. Utiliser de l’eau chaude ou une vapeur trop forte peut provoquer un retrait des fibres, un décollement de la trame ou une décoloration immédiate. Il faut donc vérifier la nature du tapis avant tout nettoyage et privilégier l’eau tiède ou froide, surtout pour les taches. Le nettoyage vapeur peut être envisagé, mais uniquement avec un appareil réglable en température et sans buse de contact direct.
Laisser un tapis sur un sol humide ou non protégé : le duo parfait pour la moisissure
Les salles de bain, entrées ou cuisines peuvent être des zones risquées pour les tapis, surtout si le sol est souvent mouillé. Le problème ne vient pas seulement de l’eau, mais du fait que le tapis reste plaqué contre un sol humide sans respirer. Cela favorise le développement de bactéries, de moisissures et de mauvaises odeurs persistantes. Pour y remédier, il faut surélever ou secouer régulièrement le tapis, le poser sur un support antidérapant respirant, et ne jamais le replacer s’il est encore mouillé. Certains tapis sont conçus pour être utilisés dans des zones humides, mais ils doivent être spécifiquement choisis pour cela.
Oublier l’entretien en profondeur : un piège invisible
Même si un tapis semble propre en surface, il peut abriter acariens, poussières fines, poils ou allergènes profondément enfouis. Ne jamais le nettoyer en profondeur est une erreur fréquente. Or, un nettoyage annuel ou semestriel est indispensable pour préserver sa qualité. Cela ne signifie pas toujours un nettoyage professionnel coûteux. Il est possible de saupoudrer du bicarbonate de soude, de laisser agir quelques heures puis d’aspirer. Ou encore de passer une injection-extraction à l’eau claire (si les fibres le permettent), en veillant toujours à bien sécher. L’important est de ne pas attendre qu’il soit trop tard.
