Généralement, la notice des médicaments recommande de les prendre avec un grand verre d’eau. Cependant, si on n’aime pas boire ou que l’on n’en a pas sous la main au moment de la prise médicamenteuse, on peut être tenté d’utiliser une autre boisson pour aider le comprimé à passer. Toutefois, certaines molécules actives dans la médication que l’on utilise ne s’accordent pas avec certains aliments. Cela peut en effet donner lieu à des interactions qui peuvent modifier l’efficacité des médicaments, et donc celle du traitement médical associé. Pour éviter de faire des erreurs, découvrez les boissons à éviter lors de la prise de votre médicament.
Quel est le risque d’utiliser les mauvaises boissons pour prendre son médicament ?
Prendre du paracétamol avec un jus de fruit ou lait ne présente pas de risque, mais il n’en va pas de même pour d’autres médicaments. En effet, il y a notamment le risque de voir certains effets indésirables s’intensifier à l’utilisation de certains breuvages. Pour vous donner un exemple, le tabac renforce l’effet excitant de la caféine présente dans certains traitements comme ceux destinés à combattre les migraines. Cela peut alors induire une tachycardie, des insomnies ou même des nausées et vomissements.
Certains produits peuvent aussi diminuer l’action d’une molécule et son absorption, voire favoriser son élimination par l’organisme. Cela peut aussi augmenter son action, ce qui est loin d’être une bonne nouvelle puisque cela favorise les risques de surdosage et de toxicité. Pensez donc toujours à vous référer à la notice d’utilisation de manière à prendre connaissance des interactions connues. Votre médecin traitant tout comme votre pharmacien peuvent aussi vous renseigner à ce propos.
Les boissons à éviter pour la prise d’un médicament
1) Le lait
Généralement, les produits laitiers et les médicaments s’accordent très mal. C’est notamment le cas pour les antibiotiques qu’il ne vaut jamais consommer avec un verre de lait en raison de la présence de calcium. Pour plus de sûreté, espacez d’une à deux heures la consommation de lait et la prise d’antibiotiques. Vous éviterez ainsi les éventuelles interactions.
2) Le jus de pamplemousse
Amateurs de jus de pamplemousse ? Attention, ce jus d’agrumes très apprécié est connu pour augmenter significativement l’absorption de certains médicaments par l’organisme, ce qui peut les rendre toxiques. Cela concerne plus particulièrement deux familles de médicaments. Tout d’abord, il y a ceux contre le cholestérol à base de statines. L’Assurance Maladie évoque en effet des risques d’atteintes musculaires graves. Par ailleurs, le jus de pamplemousse s’associe très mal avec certains immunosuppresseurs (tacrolimus, ciclosporine, etc.), induisant un risque d’atteinte rénale.
Des études scientifiques ont en outre démontré que dans le cas de certains médicaments anti-infectieux, anticancéreux ou contre les maladies cardiovasculaires, le jus de pomme et de pamplemousse réduisent notablement leur absorption dans le conduit intestinal. Espacez donc de deux heures la prise du médicament et la consommation de jus de fruits.
3) Les boissons excitantes ne font pas bon ménage non plus avec les médicaments
La caféine ne fait pas bon ménage avec certains antibiotiques, et notamment les fluoroquinolones. Ces derniers ont en effet tendance à diminuer l’élimination de la caféine par le corps. Elle risque donc de s’accumuler dans l’organisme et de se surdoser. Vous pourriez alors ressentir des nausées, des palpitations cardiaques et même avoir des hallucinations. Attention également si vous prenez un traitement antiasthmatique par la théophylline. Cette substance est en effet très proche de la caféine, ce qui peut provoquer des effets secondaires indésirables très forts. Pour plus de sécurité, bannissez le café, le thé, les sodas et autres boissons énergisantes lors de la prise d’un médicament. Consommez-les préférablement de manière espacée.
4) L’alcool, parmi les boissons à bannir avec votre médicament
S’il y a bien une boisson qui ne convient pas pour la prise des médicaments, c’est évidemment l’alcool ! Ce breuvage induit déjà à lui seul une somnolence et une perte de vigilance. Couplé avec des médicaments antiallergiques, des somnifères ou des antidépresseurs, les risques sont décuplés. L’alcool peut aussi potentialiser les effets indésirables des anti-inflammatoires non stéroïdiens (diclofénac, ibuprofène…) ou de l’aspirine. Cela peut notamment fortement favoriser les brûlures d’estomac et les reflux gastro-œsophagiens acides. L’eau permettant de soulager ces brûlures, c’est une bonne raison de la favoriser ici. Évitez aussi l’alcool avec les analgésiques et médicaments à la codéine.
5) Le thé vert, pas pour tous les malades !
Étant donné que le thé vert empêche l’organisme d’absorber correctement le fer par voie orale, il ne conviendra pas aux patients qui prennent des compléments alimentaires à base de fer présentés sous la forme de comprimés. Notez à ce titre que cette supplémentation est très communément prescrite aux femmes enceintes et aux patients souffrant d’anémie.
Par ailleurs, la tisane de millepertuis (et l’utilisation de cette plante de manière générale) entre en interaction avec de nombreux médicaments. Cette plante peut en effet par exemple diminuer l’efficacité des pilules contraceptives, de certains antidépresseurs ou médicaments contre le VIH ainsi que de certaines familles d’anticoagulants. En cas de doute, demandez à un médecin et évitez l’automédication.