Le compost est une solution écologique et efficace pour enrichir le sol de son jardin. En recyclant les déchets verts et organiques, il permet d’obtenir un engrais naturel riche en nutriments. Néanmoins, attention : le compost n’est pas une poubelle et on ne peut donc pas tout y jeter ! Certaines plantes peuvent notamment nuire au processus de compostage, voire le ruiner complètement. Plantes malades, espèces invasives, végétaux toxiques… Le choix des déchets à composter doit donc se réfléchir avec grand soin pour éviter les mauvaises surprises. Si vous souhaitez produire un compost sain et équilibré, voici les plantes qu’il vaut mieux éviter d’y incorporer et pourquoi elles posent problème.
Les plantes malades : un danger pour votre compost
Lorsque des plantes sont atteintes par des maladies fongiques ou bactériennes, les agents pathogènes peuvent survivre et se propager dans le compost. Le mildiou, l’oïdium ou la rouille sont des exemples de maladies qui restent actives même après le compostage, surtout si la température du tas n’est pas suffisamment élevée pour les éliminer.
Or, les légumes du potager comme les tomates, les pommes de terre ou les courges sont particulièrement sensibles à ces infections. Incorporer des feuilles ou des tiges infectées peut contaminer votre futur terreau, ce qui propagerait ainsi la maladie dans tout votre jardin au moment de l’épandage.

Les plantes invasives : un risque de prolifération
Certaines plantes ont une capacité exceptionnelle à se reproduire et même un passage par le compost ne les arrête pas. Les espèces envahissantes et les mauvaises herbes (dites aussi adventices) comme le liseron, la renouée du Japon ou le chiendent possèdent par exemple des racines et des graines très résistantes, capables de survivre et de repousser une fois le compost étalé. Ces végétaux sont redoutables ! En effet, même fragmentées, leurs racines peuvent donner naissance à de nouvelles pousses.
Il en va de même pour les graines d’autres plantes souvent jugées indésirables comme les pissenlits ou certaines graminées. Si votre compost n’atteint pas une température élevée (supérieure à 60°C), ces plantes risquent de coloniser votre jardin dès que vous utiliserez le compost.
Une solution pour éviter cela est de faire sécher ces plantes au soleil avant de les jeter ou encore de les plonger dans un seau d’eau pendant plusieurs semaines pour les décomposer totalement avant compostage.
Les plantes toxiques : un danger pour le sol et la biodiversité
Certaines plantes contiennent des substances toxiques qui peuvent altérer la qualité du compost et nuire aux micro-organismes responsables de sa décomposition. C’est le cas du laurier-rose, de l’if, de la digitale ou encore du ricin. Ces plantes dégagent des composés chimiques qui peuvent ralentir le processus de dégradation et rendre le compost impropre à l’usage.
Un autre problème concerne les résineux comme les aiguilles de pin, les branches de thuya ou de cyprès. Ces végétaux sont en effet très acides et se décomposent lentement, ce qui peut déséquilibrer le compost et nuire aux plantes sensibles aux variations de pH.
Si vous souhaitez recycler ces matières, il est préférable de les utiliser pour faire du paillage plutôt que de les incorporer dans le composteur. En se décomposant progressivement en surface, elles limiteront ainsi l’évaporation de l’eau et protégeront le sol.

Les plantes traitées chimiquement : un risque pour un compost naturel
Les plantes qui ont reçu des traitements chimiques, comme des herbicides, des pesticides ou des engrais de synthèse, ne doivent pas être ajoutées au compost. Ces substances peuvent en effet persister longtemps et se retrouver ainsi dans le compost final, ce qui annule tout intérêt écologique de l’engrais naturel obtenu. Par exemple, certains désherbants contiennent des molécules qui restent actives même après la décomposition des végétaux. Si ces produits sont utilisés sur des tontes de gazon ou des feuilles mortes et qu’ils sont compostés, le compost final risque donc de contenir des résidus toxiques pour les nouvelles plantations.
Que faire de ces plantes si vous ne pouvez pas les mettre au compost ?
Si vous ne pouvez pas être certain de l’absence de traitement chimique sur une plante, mieux vaut l’éliminer autrement pour éviter de polluer votre compost et d’endommager votre sol. Par contre, il est interdit de brûler tous ces végétaux, notamment à cause des risques d’incendie. Vous pouvez néanmoins généralement vous débarrasser des plantes malades, traitées, toxiques ou invasives en déchetterie. Rapprochez-vous de votre municipalité pour connaître les conditions et règles locales à appliquer pour réaliser cette démarche.