Entretenir un jardin, qu’il soit ornemental ou potager, signifie inévitablement faire face à certaines maladies qui s’attaquent aux plantes. Les champignons, bactéries et virus sont responsables de nombreux fléaux qui affaiblissent les végétaux, réduisent les récoltes et compromettent la beauté du jardin. Parmi les affections les plus courantes, on retrouve des maladies parfois redoutables, notamment les maladies fongiques (dites aussi maladies cryptogamiques). Chacune d’elles se manifeste par des symptômes distincts et peut causer de graves dommages si on ne prend pas des mesures à temps. Cependant, de bonnes pratiques permettent souvent de prévenir leur apparition et de limiter leur impact. Voici donc un tour d’horizon des maladies que tout jardinier rencontrera un jour ainsi que des conseils pour protéger ses plantations.
Les maladies des plantes (et des astuces pour les éviter !)
L’oïdium : le feutrage blanc qui étouffe les plantes

L’oïdium est une maladie fongique bien connue des jardiniers, reconnaissable à son feutrage blanc poudreux qui recouvre les feuilles, les tiges et parfois les fruits. Il se développe surtout par temps chaud et humide, lorsque l’air est peu ventilé. Les plantes touchées voient leur croissance ralentir, leurs feuilles se déforment et finissent par sécher. Les plantes les plus touchées sont les cucurbitacées (courgettes ou concombres), la vigne, les rosiers et les arbres fruitiers comme les pommiers.
Pour l’éviter dans vos espaces verts et limiter les dégâts, veillez surtout à espacer vos cultures et les plants pour favoriser la circulation de l’air. En outre, il est essentiel d’arroser au pied des végétaux plutôt que sur le feuillage. Les décoctions de prêle et les pulvérisations de soufre sont également efficaces en prévention.
Le mildiou : l’ennemi des tomates et des pommes de terre

Le mildiou est une maladie cryptogamique qui se manifeste par des taches brunes et huileuses sur les feuilles ainsi qu’un duvet blanchâtre sur le revers. Elle se propage rapidement par temps humide et chaud, et provoque alors le flétrissement des plantes et la pourriture des fruits et tubercules. Elle touche principalement les tomates, les pommes de terre, la vigne et parfois aussi les aubergines.
Pour limiter le mildiou, il est essentiel de ne pas trop arroser et d’éviter de mouiller le feuillage. La rotation des cultures et l’utilisation de paillage aident en outre à réduire l’humidité stagnante. Utilisés en préventif, des purins tels que le purin d’ortie restent un moyen efficace pour protéger les plants sensibles, de même que la bouillie bordelaise.
La pourriture grise : un fléau pour les fruits et fleurs

La pourriture grise (ou botrytis) est un champignon qui s’attaque aux parties tendres des plantes, provoquant un flétrissement, et une moisissure grise et duveteuse sur les fleurs, les feuilles et les fruits. Il se développe dans les environnements humides et peu ventilés où il favorisera la décomposition des tissus végétaux. Les fraisiers, les tomates, la vigne, les salades et de nombreuses plantes ornementales comme les pivoines et les dahlias y sont particulièrement sensibles.
Pour l’éviter, il faut privilégier un bon espacement des plants, supprimer les parties atteintes dès l’apparition des premiers symptômes et éviter les excès d’humidité. Le purin de prêle et le bicarbonate de soude en pulvérisation sont de bons alliés pour limiter sa progression.
La pourriture des racines : un danger silencieux

La pourriture des racines s’explique par des champignons du sol qui prolifèrent en cas d’excès d’eau ou de drainage insuffisant. Les plantes atteintes jaunissent, se flétrissent et finissent par mourir, car leurs racines ne peuvent plus absorber les nutriments. Elle touche un grand nombre de végétaux, notamment les arbres fruitiers, les conifères, les tomates et les plantes en pot.
Pour la prévenir, il est essentiel de garder un sol bien drainé, d’éviter les arrosages excessifs et d’intégrer du sable ou du gravier dans les substrats des plantes en pot. Une rotation des cultures et des mycorhizes bénéfiques peuvent aussi aider à renforcer la résistance des racines.
Le virus de la mosaïque : un frein à la croissance des plantes

Ce virus provoque un jaunissement en mosaïque des feuilles. Il les rend alors déformées et ralentit la croissance des plantes. Il se transmet par les pucerons et les manipulations humaines. Les concombres, les tomates, les poivrons et les haricots sont souvent à risque.
Pour protéger vos plants de cette maladies, il est avant tout essentiel de lutter contre les pucerons, les principaux vecteurs de la maladie. Par ailleurs, utilisez des graines et des plants sains et désinfectez bien vos outils après manipulation de plantes suspectes.
La verticilliose : un flétrissement fatal

La verticilliose est une maladie du sol causée par un champignon qui attaque les vaisseaux conducteurs des plantes. Elle entraîne un flétrissement progressif, des taches brunes sur les feuilles et une décoloration des tissus internes. Une fois installée, elle est très difficile à éradiquer. Les tomates, aubergines, fraisiers, érables et oliviers y sont particulièrement sensibles.
Pour limiter son impact sur vos plantations, il convient de pratiquer une rotation des cultures, d’éviter les sols trop humides et d’intégrer des plantes résistantes dans les associations de culture. L’amendement du sol avec du compost sain peut également favoriser les micro-organismes protecteurs.
Le feu bactérien : une maladie redoutable pour les arbres fruitiers

Le feu bactérien est une infection bactérienne qui attaque principalement les pommiers, poiriers et cognassiers. Il se manifeste par le flétrissement rapide des fleurs, le noircissement des jeunes pousses et l’apparition d’un suintement collant sur les branches. Très contagieux, il se propage par le vent, la pluie et même les outils de taille si vous ne prenez pas soin de les nettoyer très régulièrement.
Une fois installé, il est difficile à éradiquer. La meilleure prévention consiste à planter des variétés résistantes, à désinfecter ses outils de coupe et à éliminer rapidement les parties atteintes en les brûlant.