Depuis mars 2025, un nouveau chapitre s’ouvre pour le Nutri-Score. Déjà révisé en 2024, cet outil d’étiquetage nutritionnel a de nouveau été modifié afin d’affiner ses critères de calcul. L’objectif reste inchangé : orienter les consommateurs vers des choix plus sains en rendant la lecture des emballages plus transparente et plus proche des recommandations nutritionnelles officielles. Cette nouvelle mouture officialisée par arrêté introduit des ajustements importants qui vont bouleverser l’évaluation de nombreux produits. Certaines catégories alimentaires voient leur score chuter, tandis que d’autres sont revalorisées. Le lait, les jus de fruits ou les plats industriels ne seront plus jugés de la même manière. Si les industriels disposent d’un délai jusqu’en 2027 pour s’adapter, les consommateurs doivent déjà s’habituer à de nouvelles règles du jeu, censées renforcer la fiabilité du système.
Nutri-Score : une nouvelle version de l’algorithme plus sévère et plus précise
En 2025, le calcul du Nutri-Score devient plus rigoureux. Il ne s’agit pas d’un simple ajustement, mais bien d’une refonte de certains fondements de l’algorithme. Le système continue à attribuer une note de A à E en fonction de la qualité nutritionnelle globale d’un aliment, mais les critères sont redéfinis avec davantage de finesse. Les pénalités sur les sucres, le sel et les acides gras saturés sont renforcées, tout comme celles liées à la densité énergétique. En parallèle, les aliments riches en fibres, en protéines végétales ou contenant une forte proportion de fruits, légumes, légumineuses ou huiles de qualité sont désormais davantage valorisés. Cette nouvelle évaluation cherche à refléter la réalité des apports bénéfiques ou délétères de chaque produit sur la santé à long terme.

Le lait désormais classé comme une boisson : une nouveauté de taille
L’un des changements majeurs concerne la classification du lait. Jusqu’à présent évalué comme un aliment solide, il est dorénavant considéré comme une boisson. Cette décision modifie directement sa notation. Un lait écrémé qui obtenait un score A peut désormais descendre à B, voire à C pour le lait entier. Cette requalification s’inscrit dans une volonté d’harmonisation avec les autres boissons contenant des sucres naturels ou ajoutés. Les laits aromatisés, déjà critiqués pour leur teneur en sucre, sont quant à eux parmi les grands perdants de la réforme. Cette transformation affectera particulièrement les produits destinés aux enfants et aux adolescents, où la concurrence entre boissons lactées, jus et sodas est très présente.
Les boissons édulcorées et sucrées fortement pénalisées par le Nutri-Score 2025
Les nouvelles règles imposent un regard plus critique sur les boissons sucrées. Jus de fruits, sodas, thés glacés ou boissons « light » sont plus sévèrement évalués. Même les produits contenant des édulcorants sont désormais pénalisés, pour éviter de fausser la perception du consommateur qui pourrait croire à tort qu’un produit « sans sucre » est forcément sain. Un soda édulcoré auparavant classé C ou D peut maintenant descendre à E. Ces changements visent à réduire la consommation globale de boissons industrielles sucrées ou aromatisées, en cohérence avec les recommandations de santé publique.
Les produits ultra-transformés en ligne de mire du nouveau Nutri-Score
L’algorithme 2025 ne prend toujours pas directement en compte le niveau de transformation des produits, mais les critères révisés accentuent les écarts entre produits bruts et ultra-transformés. Ceux qui cumulent additifs, matières grasses de mauvaise qualité, sucres cachés et faible teneur en fibres voient leur note chuter mécaniquement. Certains plats préparés, pizzas industrielles, sauces prêtes à l’emploi ou céréales sucrées pourraient ainsi perdre une à deux lettres sur leur étiquette. L’objectif est d’encourager les consommateurs à se tourner vers des alternatives plus simples et mieux équilibrées d’un point de vue nutritionnel.
Les huiles de qualité et produits végétaux mieux notés
À l’inverse, certains produits longtemps pénalisés retrouvent une place plus juste. Les huiles végétales riches en acides gras insaturés, comme l’huile d’olive ou de colza, bénéficient désormais d’un meilleur classement. Leur densité calorique reste élevée, mais leur composition en bons lipides leur vaut enfin une valorisation dans le calcul. De même, les légumes secs, les fruits oléagineux non salés ou les produits végétaux peu transformés affichent une nette amélioration de leur score. Cela pourrait favoriser une plus large adoption des régimes à base de plantes, sans pour autant culpabiliser la consommation raisonnée de graisses de qualité.

Mise en rayon : un déploiement progressif jusqu’en 2027
Les industriels ont jusqu’en mars 2027 pour adapter les emballages à cette nouvelle version. Certains produits intègrent déjà le Nutri-Score 2025, souvent accompagné d’une mention « nouveau calcul » pour le distinguer de l’ancien. Pendant la période transitoire, il est donc possible de trouver dans un même rayon des produits similaires affichant des scores différents selon l’algorithme utilisé. Cette cohabitation provisoire exige de la part des consommateurs une vigilance accrue. Il faudra apprendre à reconnaître la version affichée pour interpréter correctement la note.
Une information plus fiable, mais toujours partielle
Avec ces évolutions, le Nutri-Score devient plus cohérent avec les recommandations nutritionnelles modernes, notamment celles qui visent à lutter contre les maladies chroniques liées à l’alimentation. Il permet de mieux différencier les produits en fonction de leur intérêt nutritionnel réel, et non seulement de leur taux de sucre ou de graisse. Toutefois, le système conserve ses limites. Il ne prend toujours pas en compte la présence d’additifs, de pesticides ou la qualité biologique des ingrédients. C’est donc un outil utile, mais à combiner avec une lecture attentive de la composition et un regard critique sur la liste des ingrédients.