Chasseurs alcoolisés, à la gâchette facile ou avec une vision défaillante (confondant étrangement des chiens, chats et humains avec des sangliers et autres animaux forestiers), bien que ces cas ne concernent pas tous les amateurs de chasse, les accidents de chasse parfois mortels dépassent la centaine chaque année. Aussi, c’est avec beaucoup de stress et de peur que de nombreux promeneurs et cyclistes avides de promenades au grand air et de paniers de champignons bien remplis abordent la future ouverture de la chasse, craignant pour leur vie ou celle des animaux de compagnie et des enfants qui les accompagnent.
En attendant (longtemps) que les politiques prennent des décisions fortes, c’est bien à vous, amoureux de la nature, de faire attention à vous et à ceux que vous aimez pendant vos balades. Voici donc quelques conseils pour limiter les risques de balle perdue pendant votre promenade à l’extérieur. Espérons que ces quelques conseils faciliteront la cohabitation entre les randonneurs et les chasseurs.
1) Vérifiez les jours et lieux de chasse avant vos promenades

Bien que les dates d’ouverture de la chasse soient fixées à l’avance dans chaque département sur des périodes de six mois (entre septembre et février le plus souvent), il peut arriver qu’il y ait des exceptions. Pour certaines espèces dont on considère qu’elles peuvent faire des dégâts, des autorisations de chasse par anticipation peuvent être délivrées par arrêté préfectoral ou ministériel. Récemment, un chien est d’ailleurs mort et sa maîtresse a été blessée sur ton propre terrain dans le Romorantin, alors qu’elle s’y promenait sans suspecter qu’une chasse aux sangliers avait été ouverte avant l’ouverture officielle de la chasse prévue pour le 25 septembre 2022.
Avant toute escapade forestière, assurez-vous donc de bien consulter le site de la fédération de chasse de votre département. Il est également possible de vous rendre en mairie pour consulter les arrêtés préfectoraux relatifs aux dates, horaires et lieux de chasse. Par ailleurs, il existe des applications sur téléphone telles que « Jour de chasse » en Isère pour permettre aux promeneurs et vététistes de localiser les zones de chasse. Attention enfin aussi aux battues dans les champs de maïs qui ne nécessitent pas de déclaration préalable.
2) Rendez-vous visibles pendant vos promenades en période de chasse

Une fois sur place, bannissez l’usage des écouteurs de manière à pouvoir entendre les bruits environnants à chaque instant. Soignez également votre tenue en privilégiant des vêtements colorés et voyants, voire fluorescents pour améliorer votre visibilité. Pourquoi ne pas mettre à profit le gilet jaune que vous conservez précieusement dans votre véhicule par exemple ? Préférez aussi vous rendre en forêt par temps clair, toujours par souci de promouvoir une bonne visibilité de toute la famille. Et surtout, faites-vous entendre !
Par ailleurs, si vous croisez un chasseur, n’hésitez pas à signaler votre présence auprès de lui. Aller à sa rencontre va en outre vous permettre de vous renseigner sur les lieux de chasse et les plus sécurisés, le temps que cela va durer ainsi que l’éventuelle présence d’autres chasseurs. Ces derniers se tiennent en outre parfois au courant par téléphone de la présence de promeneurs pour une meilleure vigilance. Vous avez donc tout à y gagner d’ouvrir la discussion.
3) Surveillez les panneaux autour de vous

Lors d’une escapade en forêt, il est important de ne jamais s’aventurer hors sentiers. En outre, il faut rester attentifs aux panneaux qui indiquent les zones de chasse (« chasse en cours », « battue en cours »). Dans les bois et champs qui présentent un panneau « Réserve de chasse et de faune sauvage » (bois et champs), ne sortez jamais des sentiers et veillez à tenir votre chien en laisse à chaque instant.
A contrario, les panneaux « Chasse interdite » des associations pour la protection de la faune sauvage ou des propriétaires de terrain sont un bon signe. Cette signalétique signifie en effet que sauf exception, vous ne croiserez aucun chasseur, ces zones permettant au gibier de se reproduire et de vivre en paix. Privilégiez aussi les chemins et sentiers balisés très fréquentés et connus par les randonneurs ou les zones proches des habitations et des routes où les chasseurs se montrent normalement plus vigilants.
4) Sécuriser les promenades avec son chien en période de chasse

L’Arrêté du 31 juillet 1989 relatif à la police de la chasse rappelle l’interdiction de « promener des chiens non tenus en laisse en dehors des allées forestières pendant la période du 15 avril au 30 juin » dans les bois et forêts. De manière générale, mieux vaut toujours tenir son chien en laisse ou en longe et bien rester sur les sentiers avec lui pour limiter au maximum les risques. Cela vous évitera aussi de le perdre de vue s’il a tendance à rapidement s’éloigner. Assurez-vous aussi qu’il réagisse bien au rappel afin de pouvoir vite réagir si vous entendez des tirs de carabine ou de fusil à proximité. Enfin, comme pour vous, veillez à bien améliorer sa visibilité. Adoptez par exemple un accessoire réfléchissant (harnais ou collier fluorescent et/ou manteau de couleur vive) ou équipez-le d’une clochette.