L’automne/hiver est la saison de prédilection du virus à l’origine de la très contagieuse gastro-entérite. Pendant un à trois jours, nombre de Français souffrent de symptômes tels que les nausées et vomissements, les diarrhées et les crampes abdominales. Ensuite, tout s’arrange vite, mais non sans l’envie de se soulager avec quelques remèdes naturels et astuces. Or, l’astuce de boire du coca en cas de gastro reste un classique (au même titre que la gorgée de Ricard ou Pastis pur pour se soigner). Néanmoins, a-t-on bien raison de se tourner vers ce soda tant décrié pour soigner sa gastro et se réhydrater ? Est-ce encore l’une de ces croyances santé erronées que l’on fait trop circuler à tort ? On vous dit tout sur ce mythe populaire !
Le coca contre la gastro : du bon… et du moins bon
Le coca présente quelques avantages en cas d’épidémie de gastro. Tout d’abord, sa concentration en sucres lui confère un pouvoir énergisant. En outre, cela apporte des calories permettant de compenser le déficit d’apport nutritionnel lié aux difficultés à ingérer de la nourriture sans souffrir de vomissement et de diarrhée. Deux études datant de la fin des années 1960 avaient quant à elles pointé son action antiémétique (ou anti-vomitive) grâce à ses composants sucrés et son acide phosphorique.
En revanche, aucune étude ne corrobore ses effets potentiels sur les douleurs abdominales. Qui plus est, les bulles contenues dans cette boisson gazeuse favorisent les contractions gastriques, ce qui favorise les vomissements. Par ailleurs, le principal danger de la gastro réside dans le risque de déshydratation. La perte d’eau et en sels minéraux essentiels pour le fonctionnement du corps (calcium, magnésium, potassium et sodium) est en effet très élevée. Or, le Coca, le Pepsi ou le Sprite ne fournissent pas suffisamment de minéraux. Cela ne permet donc pas de compenser de manière efficace cette perte. Notons au passage que les recettes maison telles que l’eau au sucre ou l’eau de riz sont logées à la même enseigne.
Comment bien boire du Coca pour faire face à la gastro ?

Vous l’aurez compris, le Coca n’a pas que des avantages. Si vous n’avez rien d’autre sous la main, il reste toutefois possible de l’utiliser comme une solution de réhydratation acceptable sous certaines conditions.
- Déjà, favorisez le Coca classique. Le light et le zéro ne contiennent pas les sucres nécessaires pour apporter un peu d’énergie et limiter les nausées.
- Aussi, préférez une version décaféinée si possible, le café étant déshydratant et pouvant aggraver les diarrhées.
- Buvez votre Coca à température ambiante. En effet, le soda glacé ou froid qui pourrait accélérer un transit qui fonctionne déjà à plein régime !
- Il faudra également qu’il soit dégazéifié pour éviter d’agresser une paroi d’estomac déjà très enflammée. Pour ce faire, faites tourner rapidement une cuillère dans le verre quelques instants pour en retirer les bulles.
- Enfin, ajoutez-y une cuillère à café de sel ainsi qu’une cuillerée à café de jus de citron pour un meilleur apport en minéraux.
- Et surtout, n’en buvez pas plus de deux verres par jour. Buvez lentement pour laisser à l’organisme tout le loisir de l’assimiler.

La solution réhydratante reste préférable
Au final, les sachets de réhydratation orale restent une meilleure option que le Coca en cas de gastro. En effet, ils contiennent plus de minéraux (potassium, sodium…) tout en apportant du glucose et des hydrates de carbone complexes. D’ailleurs, c’est préférable pour les personnes les plus exposées au risque de déshydratation. Cela inclut les nourrissons, jeunes enfants et personnes âgées en première ligne. De plus, l’Assurance maladie rembourse la solution réhydratante jusqu’à l’âge de 5 ans. En complément, faites face à la perte de liquide avec du bouillon maigre, des thés sucrés additionnés de jus de citron ou encore une eau de source riche en sodium. Ces quelques boissons pourront s’accompagner de biscuits salés non gras pour remplir un peu l’estomac. Dans tous les cas, mieux vaut consulter un médecin dès les premiers symptômes pour la prise de probiotiques et médicaments adéquats.