Chaque été, c’est la même inquiétude au potager : le mildiou rôde, prêt à anéantir en quelques jours des plants de tomates pourtant bien lancés. En juillet, entre les fortes chaleurs, l’humidité due aux orages et les feuillages déjà bien denses, les conditions sont idéales pour que ce champignon redouté se développe. Pourtant, outre le fait de choisir en prévention des variétés résistantes aux maladies cryptogamiques pour limiter les risques d’atteintes fongiques, un geste simple et préventif peut également faire toute la différence : supprimer les feuilles les plus basses dès maintenant. Cette intervention rapide améliore l’aération, limite les projections d’eau et freine la contamination. Mieux encore, elle évite de devoir tout traiter en urgence. Le début du mois est le moment idéal pour agir avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Voici comment procéder pour protéger vos pieds sans les fragiliser.
Pourquoi le mildiou attaque-t-il les tomates en juillet ?
Le mildiou est causé par un champignon microscopique qui adore les ambiances chaudes et humides. Dès que les températures dépassent 20 °C avec une forte hygrométrie (pluie, rosée, arrosage mal maîtrisé), le risque explose. En juillet, les journées orageuses, les nuits humides et les feuillages trop serrés créent un climat idéal pour sa prolifération. Les premières tâches brunâtres apparaissent sur les feuilles du bas, puis le champignon gagne rapidement les tiges et les fruits. Il suffit de 24 à 48 heures pour que tout un plant soit condamné. Agir avant ces conditions critiques, c’est donner une chance réelle à vos tomates d’échapper à l’épidémie. Et cela passe par une observation et une taille préventive ciblée.

Supprimer les feuilles basses : un geste de prévention clé
Le feuillage bas des plants de tomates est particulièrement exposé aux éclaboussures du sol. C’est là que se trouvent les spores de mildiou qui remontent avec les gouttelettes d’eau, contaminant ainsi les premières feuilles. Dès début juillet, il est conseillé de supprimer toutes les feuilles situées à moins de 20 à 25 cm du sol. On coupe proprement à la base de la tige, avec un sécateur désinfecté, sans blesser le tronc. Ce geste limite non seulement le contact avec l’humidité, mais améliore aussi la circulation de l’air, ce qui accélère le séchage après les pluies ou arrosages. Résultat : moins d’humidité stagnante, donc moins de risques de développement fongique.
Faut-il couper encore plus haut ? Tout dépend de la météo
Si juillet s’annonce particulièrement pluvieux ou orageux, il peut être judicieux de supprimer encore plus de feuillage, notamment les feuilles intermédiaires qui gênent la lumière ou se chevauchent. Une plante bien aérée est toujours plus résistante, car les spores de champignons ont besoin d’humidité prolongée pour germer. L’objectif n’est pas de dénuder entièrement le plant, mais d’équilibrer feuillage et circulation de l’air. On laisse toujours quelques feuilles saines au-dessus de chaque bouquet de fleurs, pour que la photosynthèse se poursuive. En cas de doute, mieux vaut couper trop peu que trop, quitte à ajuster une semaine plus tard selon l’évolution.
Le bon moment pour tailler (et comment éviter de contaminer les autres)
Il est essentiel d’intervenir par temps sec, en fin de matinée ou début d’après-midi. Ne touchez jamais vos plants s’ils sont humides, car vous risquez de propager involontairement des spores de champignons d’une feuille à l’autre. Après chaque plant, désinfectez votre sécateur avec de l’alcool à 70 °C ou de l’eau javellisée, surtout si vous suspectez le moindre symptôme. Évitez de poser les feuilles coupées au sol : mettez-les immédiatement à la poubelle, jamais au compost. Ce protocole, simple mais rigoureux, permet de limiter les foyers d’infection et d’agir de manière préventive plutôt que curative.
D’autres gestes complémentaires à faire en juillet
Outre la suppression des feuilles basses, d’autres gestes renforcent la prévention. Paillez généreusement le pied pour limiter les projections de terre, arrosez uniquement au pied sans mouiller le feuillage et espacez bien vos plants. Un paillage bien installé garde aussi les racines au frais, ce qui réduit le stress de la plante. Il est aussi recommandé d’éviter les traitements inutiles ou excessifs : un purin de prêle ou une décoction d’ail en pulvérisation légère peut suffire à renforcer les défenses naturelles sans déséquilibrer l’environnement. La clé, c’est l’observation régulière. En inspectant vos plants deux à trois fois par semaine, vous repérez les changements avant qu’il ne soit trop tard.

Faut-il traiter quand tout semble sain ?
C’est une question fréquente : faut-il pulvériser par précaution même sans symptôme ? La réponse dépend de votre climat et de l’historique de votre potager. Si vos plants sont bien espacés, régulièrement taillés et cultivés sur un sol bien drainé, vous pouvez vous passer de traitement. En revanche, si vous êtes dans une zone à risque ou que le mildiou a déjà frappé les années précédentes, un traitement préventif doux peut s’envisager. Attention cependant à ne pas perturber l’équilibre du sol ou à stresser la plante. Un excès de traitement affaiblit parfois plus qu’il ne protège. Mieux vaut toujours miser sur les gestes mécaniques et les conditions de culture bien maîtrisées.