On pense souvent à ouvrir une fenêtre de temps à autre, à éviter les produits ménagers trop agressifs ou à poser quelques plantes dans un coin du salon. Pourtant, l’air que vous respirez chez vous peut rester bien plus pollué qu’à l’extérieur, sans que vous ne le perceviez. Formaldéhyde, composés organiques volatils (COV), moisissures invisibles, particules fines : la pollution intérieure est sournoise. Et ce ne sont pas trois pots de plantes vertes faussement dépolluantes qui vont suffire à tout corriger ! Heureusement, certains gestes simples, mais souvent négligés, permettent d’assainir l’air de manière durable. Pour vraiment améliorer la qualité de l’air dans votre maison ou appartement, mieux vaut revoir quelques habitudes. Aération, choix des matériaux, ventilation, purification naturelle… Ce sont ces actions concrètes qui font vraiment la différence.
Aérer tous les jours (mais VRAIMENT tous les jours !)
Cela semble évident, pourtant beaucoup de foyers n’aèrent pas suffisamment leur logement. Et lorsque les fenêtres restent closes, surtout en hiver, les polluants s’accumulent. Il est essentiel d’ouvrir en grand chaque pièce au moins 10 minutes par jour, quelle que soit la saison. L’air extérieur, souvent perçu à tort comme “sale”, reste en réalité bien plus sain que l’air intérieur saturé d’émanations chimiques, de poussières et d’humidité. Mieux encore, créez un courant d’air temporaire en ouvrant plusieurs fenêtres simultanément. Ce réflexe permet de renouveler l’air rapidement sans refroidir la maison durablement.
Bannir les sources invisibles de pollution et nettoyer sans surcharger l’air ambiant
L’une des grandes erreurs dans l’entretien de la maison consiste à accumuler des produits ménagers parfumés, des désodorisants, des bougies et de l’encens. Ces objets du quotidien libèrent des COV et altèrent la qualité de l’air. Optez pour des produits d’entretien simples à base de savon noir, vinaigre ou bicarbonate sans parfum de synthèse et appliqués avec des chiffons lavables. Évitez également les textiles synthétiques mal ventilés, les meubles neufs en aggloméré qui relarguent du formaldéhyde, ou les revêtements plastiques bas de gamme. Chaque choix de consommation peut réduire ou augmenter la charge toxique dans votre intérieur.
Certaines habitudes de nettoyage génèrent elles-mêmes de la pollution intérieure. Les sprays nettoyants, les lingettes chimiques, les produits multifonctions parfumés sont pratiques, mais leur diffusion dans l’air n’est jamais anodine. Aussi, évitez de pulvériser les produits directement dans l’air, même s’ils sentent bon. Cela revient à en inhaler une partie à chaque respiration.

Surveiller le taux d’humidité dans l’air intérieur
Un air trop sec ou trop humide favorise respectivement les irritations respiratoires ou les moisissures. L’idéal est de maintenir un taux d’humidité entre 45 et 60 %. Un simple hygromètre vous permettra de vérifier cela. En cas d’air trop sec (fréquent en hiver avec le chauffage), installez un humidificateur ou des coupelles d’eau près des radiateurs. Si l’air est trop humide, pensez à ventiler, à couvrir les casseroles, à utiliser la hotte et à ne pas sécher le linge dans une pièce fermée.
Miser sur certains textiles naturels
Votre maison respire aussi à travers ses textiles. Rideaux, tapis, plaids et coussins peuvent devenir des nids à poussière s’ils sont en fibres synthétiques et peu lavés. Optez pour des matières naturelles comme le coton, le lin ou la laine, faciles à laver et moins enclines à dégager des substances volatiles. Lavez régulièrement tous les éléments textiles lavables à haute température, surtout si vous avez des animaux ou si vous êtes allergique.

Entretenir les systèmes de ventilation
Qu’il s’agisse d’une VMC, d’un extracteur d’air ou d’une simple bouche d’aération, ces systèmes doivent être nettoyés régulièrement. Une VMC encrassée ne remplit plus son rôle et finit même par aggraver les choses. Dégagez les grilles d’aération, dépoussiérez les entrées et changez les filtres selon les recommandations du fabricant. Un entretien négligé revient à bloquer la respiration même de votre logement.
Les purificateurs d’air : utiles dans certains cas
Il existe des purificateurs d’air équipés de filtres HEPA capables de capturer les particules fines, les pollens, voire les virus. Ils ne sont pas indispensables dans tous les foyers, mais peuvent être précieux en cas d’allergies ou de proximité avec une zone urbaine très polluée. Attention toutefois à choisir un modèle sans émission d’ozone et adapté à la taille de vos pièces. Ce n’est pas un substitut à l’aération, mais un complément ponctuel dans certains contextes.
