Tous les propriétaires de chats y ont déjà pensé : un œil qui coule, c’est probablement une simple poussière qui gêne leur félin, rien de dramatique. Pourtant, sous ces petites rivières – souvent discrètes – se cachent parfois des messages bien plus sérieux. À l’heure où l’automne fait tourbillonner feuilles et pollen dans l’air, il est temps de dépasser le cliché du chat fantaisiste qui “pleure” pour rien. C’est tout un langage corporel qui s’exprime au bout de ces moustaches humides, et mieux vaut ne pas l’ignorer.
Les véritables causes des yeux qui pleurent chez le chat
Derrière un simple larmoiement, des causes parfois anodines cachées sous les moustaches
Un œil humide, une petite larme qui dévale la frimousse : souvent rien d’inquiétant derrière ce phénomène félin. Le système lacrymal du chat n’est pas là pour émouvoir – il agit principalement pour chasser les corps étrangers et maintenir la santé de la cornée. Quelques larmes claires constituent même plutôt un bon signe : l’œil fonctionne correctement et se défend. Mais encore faut-il savoir interpréter ces gouttes discrètes…
Le chat brachycéphale : quand sa jolie frimousse explique ses yeux larmoyants
Impossible de ne pas craquer devant un chat au museau écrasé, façon Persan, Exotic Shorthair ou British Shorthair. Sauf que sous cette adorable bouille, la nature s’amuse avec les lois de l’anatomie : leur canal lacrymal est souvent encombré, ce qui favorise un larmoiement quasi chronique. Rien d’alarmant, mais un peu d’entretien s’impose pour préserver leur confort. Un nettoyage régulier avec du sérum physiologique ou une lotion oculaire spéciale chat fera des miracles. Attention : pas de produits pour humains, ni de cotons – trop agressifs ou porteurs de fibres gênantes.
Un minuscule corps étranger, ce visiteur indésirable
Une balade dans le jardin, une séance d’escalade sur l’armoire et voilà qu’une poussière, un brin de terre ou un minuscule insecte s’aventure dans l’œil du chat. Résultat : une larme bien claire apparaît, presque en mode SOS pour évacuer le gêneur. L’animal se frotte la tête, cherche à soulager la gêne en passant sa patte sur son visage. Là encore, un lavage doux au sérum physiologique peut soulager. Mais si la gêne ne passe pas rapidement, gare à l’infection qui n’attend plus qu’une brèche pour s’inviter.
Brouillard, vent, parfum : l’environnement, ce fauteur de troubles oublié
En automne, avec la hausse de l’humidité, le vent et une overdose de pollens tardifs, même le matou d’intérieur n’est pas à l’abri de quelques yeux qui pleurent. Une pulvérisation de parfum, le passage de l’aspirateur ou un courant d’air mal placé suffisent à déclencher ce réflexe lacrymal. Tant que les larmes restent limpides, inutile de paniquer : un simple rinçage avec une solution adaptée suffira à calmer le phénomène.
Quand ce n’est plus anodin : le larmoiement en dit long sur la santé de votre chat
Les allergies, une réaction en chaîne parfois insoupçonnée
Des larmes persistantes, un regard rouge et gonflé, voilà le chat probablement victime d’une réaction allergique. Et à l’automne, les pollens et les poussières sont encore nombreux. Les allergènes domestiques, les aérosols, voire certaines lessives, peuvent eux aussi déclencher la riposte lacrymale. Méfiance si les sécrétions deviennent épaisses, voire teintées de sang ou de jaune : là, ce n’est clairement plus qu’une simple irritation passagère.
Infections à l’assaut : virus, bactéries et autres microbes sous surveillance
C’est là où il faut être particulièrement vigilant : l’œil pleure sans s’arrêter, du pus s’invite, le nez coule, et le minet éternue comme un vendredi soir en novembre – on pense tout de suite au coryza ou à la conjonctivite infectieuse. Ces pathologies, virales ou bactériennes, se traduisent par des larmoiements épais, jaunâtres, parfois verdâtres, un œil rouge, et des symptômes associés (fièvre, toux, abattement). Le coryza demeure fréquent à l’automne : attention à la transmission dans les groupes de chats ou les refuges.
Impossible de passer sous silence la redoutable chlamydiose qui, elle aussi, déclenche des larmes chargées et des conjonctivites explosives. Là, une visite en urgence chez le vétérinaire s’impose : il faudra sans doute un traitement ciblé, éventuellement une vaccination préventive à envisager pour l’avenir.
Chocs ou blessures, quand les yeux racontent une histoire douloureuse
Un œil soudainement rouge, qui coule, l’animal qui évite la lumière et se frotte frénétiquement, c’est souvent le signe qu’une blessure ou un choc a laissé des traces. Coup de griffe lors d’une bagarre d’octobre, branche d’arbre mal positionnée, voire altercation avec un objet du quotidien : autant de facteurs qui peuvent provoquer une inflammation de la cornée et, pire, un ulcère. Plus on attend, plus le risque de complication s’accroît.
Ce que vos observations peuvent vraiment changer pour votre chat au quotidien
Surveiller l’aspect des larmes permet souvent de distinguer l’inoffensif de l’urgent.
- Larmes claires et liquides : un nettoyage doux avec du sérum physiologique et une compresse (jamais de coton) suffit dans la majorité des cas.
- Larmes épaisses, colorées, purulentes ou rouges : la case vétérinaire est obligatoire. Il vaut mieux prévenir qu’aggraver la situation.
- Autres symptômes associés : éternuements, fièvre, abattement, appétit en berne – on ne tergiverse pas, direction la clinique.
En période automnale, gardez un œil sur la fréquence et l’aspect des écoulements, surtout chez les chats sensibles ou vivant en groupe. Un simple lavage ne fait pas de mal, mais attention à utiliser uniquement des produits adaptés à notre félin – pas d’improvisation avec la pharmacie familiale.
La vigilance face aux larmes de votre chat peut vous éviter bien des complications. Quelques minutes d’observation régulière valent mieux que des jours à soigner les séquelles d’un larmoiement négligé. À ce prix-là, nos compagnons pourront continuer, yeux brillants et moustaches au vent, à surveiller sereinement ce qui se passe derrière la vitre cet automne.

