Elles promettaient d’être belles, dodues et croquantes… Pourtant, vos courgettes noircissent, ramollissent et pourrissent avant même de pouvoir les cueillir ! Ce phénomène courant dans les potagers estivaux a de quoi décourager, surtout quand les plants sont en pleine forme et que les fleurs se succèdent. Alors, d’où vient ce souci si fréquent chez les cucurbitacées ? En réalité, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce fléau. Pour éviter de perdre votre récolte, il est donc essentiel de comprendre les causes et d’adopter des gestes simples, mais efficaces. Jardinage préventif, solutions naturelles ou gestes techniques ciblés : à chaque problème sa parade. Voici tout ce que vous devez savoir pour offrir à vos courgettes les meilleures conditions et récolter enfin de beaux légumes sains, fermes et bien développés.
La pollinisation insuffisante des courgettes, souvent sous-estimée
La pollinisation est l’une des premières causes de pourrissement des jeunes courgettes. Si la fleur femelle n’est pas correctement fécondée, le fruit commence à se développer… puis cesse brusquement, noircit à l’extrémité et finit par se nécroser. Ce défaut est fréquent en début de saison, lorsque les températures restent fraîches ou que les insectes pollinisateurs se font rares. Les abeilles jouent un rôle crucial dans ce processus. Si elles ne visitent pas assez les fleurs mâles puis femelles, la fécondation échoue.
Pour y remédier, vous pouvez polliniser vous-même vos courgettes à l’aide d’un pinceau souple ou d’un coton-tige. Il suffit de prélever le pollen d’une fleur mâle et de le déposer délicatement au cœur d’une fleur femelle, visible grâce à l’ovaire gonflé sous le pétale. En parallèle, attirez les insectes pollinisateurs en plantant à proximité des fleurs mellifères comme le souci, la bourrache ou la lavande.

Un arrosage mal adapté qui favorise l’humidité excessive
L’eau est indispensable pour des plants vigoureux et des fruits bien hydratés, mais un excès d’humidité est souvent contre-productif. Les courgettes sont sensibles à l’eau stagnante et à l’arrosage direct du feuillage ou des fruits. Si la terre reste détrempée ou que l’eau touche en permanence la base des jeunes courgettes, elles risquent de développer des moisissures qui accélèrent leur pourrissement.
Pour limiter ce risque, il est conseillé d’arroser directement au pied des plants, sans mouiller les feuilles ni les jeunes fruits. Arrosez tôt le matin ou en soirée, et uniquement quand le sol est sec en surface. Un paillage végétal (paille, tonte de gazon séchée, feuilles mortes) permet de conserver l’humidité tout en protégeant les courgettes du contact direct avec la terre humide. Ce geste simple réduit fortement les pertes liées à la pourriture précoce.
Des maladies cryptogamiques qui guettent les fruits fragiles
Même bien pollinisées et correctement arrosées, certaines courgettes pourrissent à cause de maladies fongiques. L’une des plus fréquentes est la pourriture apicale, aussi appelée « cul noir ». Elle se manifeste par une nécrose brunâtre à l’extrémité du fruit, souvent confondue avec un simple défaut d’arrosage. En réalité, cette maladie est souvent liée à une carence en calcium, combinée à un stress hydrique.
Pour la prévenir, veillez à maintenir un arrosage régulier sans excès, et pensez à enrichir le sol avec des apports naturels de calcium comme la poudre de coquilles d’œufs broyées ou le lithothamne. D’autres maladies comme l’oïdium peuvent aussi fragiliser les plants et les rendre plus vulnérables. Dans ce cas, une pulvérisation hebdomadaire de décoction de prêle ou de bicarbonate de soude dilué peut limiter leur développement sans recourir à des fongicides chimiques.

Une exposition inadaptée et des sols trop riches en azote
Les courgettes sont gourmandes, certes, mais elles ont besoin d’un bon équilibre entre nutriments et lumière. Une exposition trop ombragée ralentit leur croissance et fragilise les fruits en formation. De même, un sol trop riche en azote favorise un développement excessif du feuillage au détriment des fleurs et des fruits. Cette luxuriance végétative masque parfois les courgettes, qui restent au contact du sol humide et pourrissent plus vite.
Il est donc recommandé de cultiver les courgettes en plein soleil, dans un sol bien drainé, enrichi avec du compost mûr ou du fumier bien décomposé, mais sans excès. Une taille légère des grandes feuilles peut aussi améliorer l’aération autour des fruits en formation. En surveillant régulièrement vos plants, vous pourrez retirer rapidement les courgettes mal formées ou endommagées avant qu’elles ne deviennent un foyer de pourriture.
Les gestes naturels pour favoriser la santé globale du plant de courgettes
En prévention, plusieurs gestes simples renforcent la résilience des courgettes. Commencez par espacer correctement les plants au moment de la plantation, pour éviter la promiscuité propice aux maladies. Prévoyez environ un mètre entre chaque pied, afin que l’air circule librement. Vous pouvez aussi soutenir les tiges et les fruits à l’aide de petites planches, de briques ou de pots retournés : ainsi, les courgettes ne touchent plus le sol, ce qui réduit l’humidité.
Par ailleurs, il est utile de stimuler les défenses naturelles de vos plants avec des purins végétaux comme ceux d’ortie ou de consoude, appliqués une fois tous les quinze jours. Ces extraits riches en minéraux boostent la croissance, la floraison et la résistance aux maladies. Enfin, en observant attentivement l’évolution de chaque plant, vous pourrez intervenir rapidement en cas de problème et adapter vos pratiques. C’est en cultivant cette vigilance active et bienveillante que l’on obtient les récoltes les plus généreuses.