Boire un verre de vin ou trinquer entre amis semble anodin. Pourtant, lorsque le taux de cholestérol grimpe, la question de l’alcool mérite toute votre attention. Cette consommation parfois quotidienne peut en effet avoir un réel impact sur le métabolisme lipidique. Peut-on encore lever le coude sans risque lorsqu’on surveille son taux de LDL ? Si certains spécialistes évoquent les bienfaits du vin rouge en petite quantité, d’autres alertent sur les effets délétères de la consommation régulière, même modérée. Poids, hypertension, triglycérides, foie… l’alcool ne fait pas que griser l’esprit : il agit en profondeur sur l’organisme. Comprendre ce que l’on boit et ajuster ses choix peut donc faire la différence. Alors, faut-il tout arrêter ou simplement mieux choisir ses boissons ? Voici ce qu’il faut vraiment savoir.
L’alcool peut-il faire grimper le cholestérol ?
Tout dépend de la dose. Lorsqu’il est consommé de façon occasionnelle et modérée, l’alcool peut sembler inoffensif. Il aurait même un effet protecteur sur le bon cholestérol (HDL), en favorisant son élévation dans le sang. Cependant, cette réalité masque des mécanismes beaucoup plus complexes. En parallèle de cette hausse du HDL, l’alcool a tendance à augmenter les triglycérides, un autre type de graisse circulante. Ce paramètre est crucial car un excès de triglycérides, souvent associé à un cholestérol élevé, majore les risques cardiovasculaires. De plus, la qualité de l’alcool consommé joue un rôle important : les boissons sucrées ou fortes favorisent une mauvaise régulation des lipides dans le foie.

D’autres effets nocifs de l’alcool en lien avec le cholestérol
L’alcool n’agit pas seulement sur le cholestérol. Il exerce aussi un effet direct sur la tension artérielle. Dès les premières heures suivant l’ingestion, une élévation de la pression est observée, qui peut devenir chronique en cas de consommation régulière. Chez les personnes présentant déjà un cholestérol élevé, ce phénomène accentue considérablement le risque d’accidents cardiovasculaires. Le cœur doit alors fournir davantage d’efforts pour faire circuler le sang, ce qui fragilise les artères au fil du temps. En outre, l’alcool peut perturber le rythme cardiaque et favoriser les palpitations, notamment en soirée ou au coucher, ajoutant un stress inutile au système vasculaire déjà sollicité.
L’alcool est par ailleurs une source énergétique souvent sous-estimée. Un verre de vin rouge peut contenir jusqu’à 90 kcal, un cocktail bien plus. Ces calories sont dites « vides », car elles n’apportent aucun nutriment utile à l’organisme, contrairement à celles des fruits, des légumes ou des céréales. Or, un excès de poids est directement lié à une augmentation du cholestérol LDL (le “mauvais”) et des triglycérides. De plus, l’alcool stimule l’appétit, pousse souvent à grignoter et dérègle la gestion de la satiété. Avec le temps, cela favorise la prise de graisse viscérale, la plus dangereuse pour le cœur. Réduire l’alcool permet donc aussi de maîtriser son poids.
Les pires boissons pour votre profil lipidique et les choix les moins nocifs d’alcool en cas de cholestérol
Toutes les boissons alcoolisées ne se valent pas. Les cocktails, riches en sirops, jus sucrés et alcools forts, sont les plus problématiques. Ils apportent non seulement des sucres rapides mais aussi des quantités importantes d’alcool pur, souvent en un seul verre. Les bières, en particulier les blondes classiques, sont également à consommer avec parcimonie : elles favorisent une montée rapide des triglycérides, surtout lorsqu’elles sont consommées régulièrement le soir. Quant aux alcools forts comme le whisky ou la vodka, leur teneur en alcool élevé perturbe fortement le métabolisme du foie, qui peine alors à réguler efficacement les graisses dans le sang.
S’il est difficile de renoncer totalement à l’alcool, certains choix sont toutefois moins risqués. Le vin rouge à petites doses contient des antioxydants comme les polyphénols qui protègent les parois artérielles. Il ne faut toutefois pas tomber dans le piège du verre quotidien sous prétexte de santé. Une consommation ponctuelle, lors d’un repas équilibré et riche en fibres, limite les impacts sur le métabolisme. Les vins secs (blanc ou rouge), non sucrés, sont toujours préférables aux liqueurs ou aux apéritifs doux. À noter que le cidre brut, peu alcoolisé et sans sucres ajoutés, constitue aussi une alternative intéressante, à condition d’être consommé de façon mesurée.

Le rôle du foie, souvent négligé
Lorsque l’on parle de cholestérol, on pense souvent aux artères… pourtant, le foie est un acteur central dans cette histoire. C’est lui qui fabrique le cholestérol et qui le régule. Or, l’alcool est un toxique direct pour le foie. Même à faibles doses, il mobilise les enzymes hépatiques, réduit la capacité de filtrage des graisses et favorise une inflammation chronique. À long terme, cela perturbe la conversion du cholestérol en bile et augmente son accumulation dans le sang. Les personnes qui consomment de l’alcool tout en ayant un taux de LDL élevé mettent donc leur foie à rude épreuve, souvent sans s’en rendre compte.
Les quantités d’alcool à ne pas dépasser quand on a du cholestérol
La modération est la règle d’or. Pour les personnes en bonne santé, il est recommandé de ne pas dépasser un verre d’alcool par jour pour les femmes et deux pour les hommes, avec des jours d’abstinence dans la semaine. Pour ceux ayant un cholestérol élevé, ces limites doivent être revues à la baisse. Une à deux consommations par semaine peuvent déjà suffire à perturber l’équilibre lipidique, surtout si elles s’accompagnent d’autres facteurs aggravants comme le tabac, la sédentarité ou une alimentation grasse. Mieux vaut réserver l’alcool aux grandes occasions et privilégier les boissons non sucrées, peu alcoolisées et consommées à table.

Réduire l’envie de boire au quotidien
Changer ses habitudes ne se fait pas du jour au lendemain. Il existe toutefois des moyens simples pour limiter l’envie d’alcool : boire des infusions digestives en fin de repas, préparer des mocktails avec des fruits frais, utiliser de l’eau gazeuse citronnée pour l’effet festif ou encore boire un verre d’eau avant tout verre d’alcool. Le soutien du cercle familial et social est également précieux. Expliquer son choix de réduire l’alcool pour des raisons de santé permet souvent de désamorcer les pressions extérieures. Et chaque petit changement compte : moins d’alcool, c’est déjà plus de santé.