Il est encore temps de profiter pleinement de vos fraisiers, à condition d’intervenir avant la fin du mois de juin (ou début juillet dernier délai !). Contrairement à ce que l’on croit souvent, certaines variétés remontantes peuvent produire des fruits jusqu’aux premières gelées. Encore faut-il leur offrir les bonnes conditions pour qu’elles continuent de fleurir et de fructifier sans s’épuiser. Nettoyage des plants, suppression des stolons, fertilisation douce, paillage… chaque geste compte pour encourager la formation de nouvelles fraises. Même si la première vague de récolte s’essouffle, il est tout à fait possible de relancer la machine naturellement. Le mois de juin est donc décisif : ce que vous ferez maintenant se verra dans votre panier dès juillet et jusqu’en automne.
Supprimer les stolons pour recentrer l’énergie
Les fraisiers émettent naturellement des stolons, ces longues tiges rampantes qui cherchent à s’enraciner pour former de nouveaux plants. Si vous les laissez en place, la plante mère dilue son énergie entre croissance et reproduction, ce qui affaiblit la floraison. En les supprimant dès qu’ils apparaissent, vous permettez au fraisier de se concentrer sur la production de fleurs puis de fruits. Ce geste est essentiel en juin, car c’est à ce moment-là que les variétés remontantes entament leur deuxième cycle. Si vous souhaitez conserver quelques stolons pour les replanter, faites-le de façon sélective, mais coupez tous les autres pour ne pas fatiguer les pieds en place.
Nettoyer les feuilles abîmées et aérer le pied de vos fraises
Les feuilles anciennes, tachées ou partiellement desséchées empêchent la lumière et l’air de bien circuler autour du pied. Cela favorise les maladies fongiques, notamment la pourriture grise. Éliminez régulièrement les feuilles flétries ou en contact avec le sol, en particulier après les fortes pluies ou les arrosages répétés. Ce nettoyage offre aussi plus d’espace aux jeunes feuilles et fleurs qui émergent à partir de juin. Utilisez un sécateur propre pour couper net à la base, sans blesser le collet. Cette aération naturelle renforce la résistance du plant et améliore la qualité des fruits à venir, tout en limitant les attaques de parasites.*

Nourrir les fraisiers sans les surcharger
En juin, les fraisiers ont besoin d’un petit coup de pouce pour relancer leur cycle, mais sans excès. Un apport azoté trop fort favorise le feuillage au détriment des fruits. Privilégiez un engrais naturel équilibré ou un amendement doux comme du compost mûr ou un purin d’ortie dilué. Une poignée de compost à griffer légèrement au pied suffit à réveiller la vigueur sans stimuler un feuillage inutile. Si vous avez déjà fertilisé au printemps, inutile d’ajouter trop d’éléments nutritifs. L’objectif ici est de soutenir la fructification, pas de forcer la croissance. L’ajout de potasse (par la cendre tamisée par exemple) peut être intéressant pour améliorer la saveur et la tenue des fraises.
Pailler pour garder l’humidité et prolonger la récolte
Le paillage est indispensable à cette période. Il conserve la fraîcheur du sol, limite les écarts de température, empêche la pousse des herbes concurrentes et protège les fruits du contact direct avec la terre. Paillez avec des matériaux légers et secs comme la paille, le foin sec, les aiguilles de pin ou les copeaux de bois non traités. Évitez les matières trop humides qui favorisent les moisissures. Ce geste simple prolonge la période de floraison des variétés remontantes et permet d’obtenir des fraises propres, moins sujettes aux maladies. Un bon paillage réduit aussi les besoins en arrosage, ce qui est précieux en période chaude.
Arroser les fraises avec régularité… mais sans excès
Les fraisiers ont besoin d’un sol frais, mais pas détrempé. Un arrosage irrégulier entraîne des fruits fendus, fades ou peu sucrés, surtout en cas d’alternance brutale entre sécheresse et fortes pluies. Arrosez toujours au pied, sans mouiller le feuillage, et de préférence tôt le matin. La fréquence dépend du climat et du paillage, mais il vaut mieux arroser tous les deux ou trois jours profondément que tous les jours en surface. L’objectif est de maintenir une humidité constante sans créer d’excès. En cas de chaleur, vous pouvez aussi ombrer temporairement les plants pour éviter le stress hydrique qui stoppe la floraison.

Choisir les bonnes variétés de fraises pour les mois à venir
Toutes les fraises ne sont pas capables de produire jusqu’en automne. Seules les variétés dites “remontantes”, comme ‘Mara des bois’, ‘Charlotte’ ou ‘Ostara’, fleurissent et fructifient par vagues successives. Si vous n’en avez pas encore, il est possible d’en planter en pot dès maintenant pour une première récolte en août-septembre. Ces fraisiers supportent bien la culture en bac sur balcon ou terrasse. En les nourrissant régulièrement et en supprimant les stolons, vous obtenez une production prolongée. Installer ces variétés dans un coin du jardin dès juin permet aussi d’anticiper les prochaines saisons, car elles redémarreront très tôt l’année suivante.