L’arrivée d’un nourrisson peut s’accompagner de nombreux défis pour ses parents, et notamment de l’angoisse de ne pas réussir à calmer ses pleurs. Le cœur meurtri et inquiet, ils peuvent alors se prendre à tester plusieurs techniques pas toujours efficaces. Partant du constat que « 20 à 30% des nourrissons pleurent excessivement et présentent des troubles du sommeil, créant du stress parental et pouvant même, dans de rares cas, être à l’origine de maltraitances faites à l’enfant », des chercheurs japonais se sont mis en quête d’une solution efficace pour aider bébé à arrêter de pleurer. Et non contente de stopper les larmes, la méthode qu’ils ont imaginée permet aussi d’endormir les petits !
Comment aider les bébés à arrêter de pleurer ? Voici ce que dit la science !
Pour ces travaux publiés le 13 septembre dans la revue Current Biology, les chercheurs du centre de sciences du cerveau de l’institut Riken à Wako, près de Tokyo (Japon) ont tout d’abord passé en revue de précédentes publications qui s’intéressaient à des mammifères nidicoles. Chez tous ces animaux, les petits sont en effet incapables de se gérer seuls. Ils ont ensuite récolté des données d’observation auprès de 21 bébés âgés de 0 à 7 mois et leurs mères. Cette seconde étape avait pour objectif d’analyser et comparer quatre techniques d’endormissement utilisées sur des bébés qui pleurent : l’enfant porté par la mère en position assise, en marchant, poussé dans une poussette en mouvement ou allongé dans un lit statique.
Ces analyses ont été riches en enseignements pour les scientifiques. Ils en ont notamment conclu que laisser pleurer le bébé ou le bercer en position statique n’était pas efficace pour les apaiser. Les meilleurs résultats étaient du côté des bébés qui restaient dans les bras d’un parent en mouvement. Les spécialistes expliquent que cette méthode d’apaisement observée chez des mammifères tels que le chat, le tigre, le chien ou le singe permet de ralentir naturellement le rythme cardiaque des petits.
D’après les chercheurs, la stratégie optimale consiste à marcher cinq minutes avec l’enfant sur soi « sur un passage plat et dégagé, sans virages brusques » ainsi qu’ils le précisent. Rester en mouvement va permettre au bébé de « caler son rythme cardiaque sur celui de la personne qui le tient, ce qui va le bercer », une réaction innée chez les mammifères que l’on appelle communément une « réponse de transport » Ensuite, et même si le nourrisson s’est assoupi, les chercheurs japonais préconisent de le garder sur soi cinq à huit minutes de plus avant de le mettre dans son berceau. Ils ont en effet constaté que pour un tiers des bébés de l’étude, sauter cette étape provoquait un réveil brusque dans les vingt secondes après leur remise au lit.
Calmer les bébés : chacun sa méthode, mais l’ignorance n’en est pas une !
Cette étude encourageante pour les parents (et leurs bébés !) fatigués ne doit pas faire oublier une réalité : chaque bébé est différent et il n’y a pas de recette unique. Une étude britannique plus ancienne avait quant à elle par exemple révélé que les bruits blancs, réguliers et monotones (pluie, sèche-cheveux, etc.) pouvaient être efficaces pour calmer les bébés dans 80 % des cas. Aussi, n’hésitez pas à tester plusieurs méthodes afin de trouver la bonne pour votre petit.
Dans tous les cas, les pédiatres comme les scientifiques s’accordent souvent sur une même conclusion : ignorer les bébés n’est pas la solution pour arrêter les pleurs et ne permet pas de rendre les petits plus autonomes. Les médecins expliquent en effet que les bébés qui pleurent ne font pas un caprice (des émotions qu’ils ne ressentent pas et que des adultes ont tendance à calquer à tort sur eux). Les pleurs expriment toujours un besoin et si ce n’est pas celui d’être nourris, lavés, couchés ou soignés, il peut tout à fait s’agir de celui de sécurité affective. Il convient donc de les consoler et de les mettre en confiance.