Le mois de juin marque un tournant dans le cycle du jardin. Entre la fin du printemps et le début de l’été, de nombreuses plantes commencent à ralentir leur floraison ou à s’épuiser après un premier effort. Pourtant, un simple geste peut tout changer : une taille bien menée permet souvent d’obtenir une deuxième vague de fleurs, plus abondante et plus spectaculaire. Lavande, géranium vivace, sauge, rosiers remontants… toutes ces plantes gagnent à être rafraîchies à cette période. Tailler, ce n’est pas contraindre, c’est offrir un nouvel élan. Avec quelques conseils adaptés à chaque espèce, vous pourrez transformer votre jardin en scène florale continue jusqu’en août, sans rien forcer, juste en accompagnant la nature au bon moment.
Pourquoi tailler en juin peut tout changer
À cette période, la floraison printanière touche à sa fin pour de nombreuses vivaces. Les hampes florales sont fanées, les tiges parfois un peu désordonnées et l’énergie de la plante s’éparpille inutilement. Tailler juste après cette première floraison permet à la plante de concentrer ses ressources vers de nouvelles pousses. En retirant les parties défleuries ou en rabattant certaines tiges, vous stimulez la production de nouveaux bourgeons. C’est aussi un excellent moyen d’éviter la montée en graines qui épuise inutilement la plante. En intervenant début ou mi-juin, vous laissez le temps aux jeunes pousses de se former avant les fortes chaleurs, tout en gardant un port plus compact et harmonieux. Une taille à cette saison est donc autant un geste esthétique qu’un véritable soin.
Lavande : ne tardez pas à rafraîchir les tiges
La lavande (Lavandula angustifolia notamment) commence à faner dès la mi-juin dans de nombreuses régions. Pour stimuler une floraison secondaire ou simplement préserver un beau port compact, il est conseillé de couper les hampes florales dès qu’elles commencent à grisonner. N’attendez pas qu’elles soient complètement sèches. Taillez au-dessus d’un départ de feuilles, sans jamais revenir sur le vieux bois, car celui-ci ne bourgeonne plus. Cette intervention douce permet souvent d’obtenir de nouvelles fleurs en juillet, tout en évitant le dégarnissement à la base de la plante. Elle facilite aussi l’entretien à long terme : une lavande bien taillée chaque année en juin peut vivre dix à quinze ans en gardant sa forme naturelle.
Géranium vivace : une coupe qui booste tout dès juin
Les géraniums vivaces comme Geranium Rozanne ou Geranium sanguineum offrent une floraison généreuse au printemps mais ont tendance à s’étirer et s’épuiser ensuite. En juin, une taille sévère peut sembler radicale, pourtant elle est salvatrice. Rabattez toute la touffe à une dizaine de centimètres du sol. Cela favorise l’apparition de nouvelles feuilles plus denses et prépare une deuxième floraison dès juillet. Cette coupe donne aussi un vrai coup de propre à vos massifs, tout en redynamisant la plante. Arrosez bien après la taille et ajoutez éventuellement un peu de compost en surface. En quelques semaines, vous verrez renaître un feuillage jeune et des boutons floraux bien plus nombreux que lors de la première floraison.
Juin : le bon moment pour prolonger la magie avec vos sauges
Qu’elles soient officinales (Salvia officinalis) ou ornementales (Salvia nemorosa, Salvia microphylla), les sauges répondent très bien à une taille en juin. Dès que les premières fleurs commencent à faner, n’attendez pas qu’elles se dessèchent totalement. Coupez les tiges florales au-dessus d’un nœud de feuille, en laissant toujours quelques feuilles saines. Cela évite à la plante de monter en graines et relance la végétation. En quelques jours, de nouvelles pousses se forment à la base. Arrosez si le temps est sec et n’hésitez pas à pailler le pied. La floraison suivante sera souvent plus fournie et plus colorée. Pour les variétés arbustives, une taille légère de structuration peut aussi être réalisée.
Rosiers remontants : une taille douce pour les encourager
Les rosiers remontants produisent des fleurs en plusieurs vagues de mai à octobre. En juin, après la première floraison, il est essentiel de couper les fleurs fanées pour stimuler la suivante. Ce geste simple est souvent négligé. Coupez juste au-dessus d’un œil dirigé vers l’extérieur, sur une feuille à cinq folioles. Cela permet d’aérer le rosier et d’éviter les maladies. Cette taille douce, réalisée au fur et à mesure de la fanaison, est idéale pour garder une production continue. N’oubliez pas d’enlever aussi les gourmands (pousses vigoureuses issues du porte-greffe) et de nourrir vos rosiers avec du compost bien mûr ou un engrais naturel riche en potassium pour favoriser les fleurs plutôt que les feuilles.
Les plantes qui n’aiment pas la taille en juin
Toutes les plantes ne réagissent pas bien à une taille estivale. Les vivaces à floraison tardive comme les asters ou les rudbeckias doivent être laissées tranquilles. Évitez aussi les tailles sévères sur les arbustes à floraison estivale non encore épanouie, comme les hibiscus ou les buddléias, au risque de compromettre la floraison de l’année. En cas de doute, limitez-vous à une simple suppression des fleurs fanées, sans toucher à la structure. Un geste mal placé peut retarder ou annuler complètement la prochaine vague de fleurs. Il vaut mieux une taille douce bien ciblée qu’un rabattage trop enthousiaste.
