C’est bien connu : les protections jetables (serviettes, tampons et applicateurs) ne sont pas des cadeaux pour l’environnement. Avec environ 10 000 protections hygiéniques jetées dans une vie, soit en moyenne entre 100 et 150 kg par personne menstruée et 1447 serviettes hygiéniques mises à la poubelle chaque seconde dans le monde, soit 45 milliards par an, on comprend à quel point le marché des protections à usage unique représente un nombre de déchets impressionnant. À cela s’ajoute leur composition bourrée de parfums irritants et allergisants, de pesticides, de perturbateurs endocriniens et d’autres substances chimiques controversées. Aujourd’hui, de nombreuses personnes s’en détournent donc au profit des protections réutilisables que sont la coupe menstruelle (ou cup), les serviettes hygiéniques lavables et les culottes menstruelles.
Le réutilisable vs le lavable : un choix personnel qui se respecte
Beaucoup hésitent aussi à sauter le pas et opter pour des solutions plus écologiques, saines et zéro déchet. Et bien souvent, cette hésitation est liée à des idées reçues sur ces protections menstruelles réutilisables qui sont certes tendance, mais encore parfois mal connues. Nous vous proposons donc de passer en revue les croyances erronées à leur sujet.
Rappelons cependant avant de se lancer qu’il appartient à chacune de choisir ce qui lui convient le mieux, qu’il s’agisse du jetable ou du réutilisable. Et cela se respecte. Toutefois, il est important de faire un choix éclairé et de ne pas le baser sur une pensée erronée ! Nous espérons donc que ces quelques explications vous aideront à y voir plus clair.

Les idées reçues sur les culottes menstruelles…
Idée reçue 1 : C’est un retour en arrière
Pour les femmes issues de la génération 1960-1970 et pour qui les protections jetables ont permis de s’affranchir, le fait de laver ses culottes constitue donc un véritable retour en arrière. Cependant, les culottes de règles répondent en réalité au désastre écologique très actuel. En cela, on peut donc estimer que le lavable constitue au contraire l’avenir des protections hygiéniques puisqu’il répond à l’impératif posé par notre planète à l’agonie.
Par ailleurs, on est bien loin des couches épaisses utilisées par les générations précédentes ou les chauffoirs et autres jupons superposés utilisés au XVIIIe. Les culottes menstruelles sont confortables et constituées de tissus révolutionnaires très fins. Leurs matériaux absorbants sont très faciles à entretenir. Il suffit d’un simple rinçage à l’eau froide avant de mettre le tout en machine avec le reste du linge. Bref, on ne peut donc pas comparer avec ce qu’utilisaient nos ancêtres.
Idée reçue 2 : Les culottes menstruelles coûtent trop cher
Effectivement, c’est un investissement immédiat d’autant qu’il faut en acheter plusieurs pour couvrir ses besoins sur un cycle complet de menstruations (entre 4 à 6 culottes). Néanmoins, vous n’êtes pas obligée de tout acheter en une seule fois. Vous pouvez constituer votre petit stock au fil du temps. Et une fois achetées, ces protections vous dureront ensuite en moyenne cinq ans et seront rapidement rentabilisées. Pour ne rien gâcher, vous n’aurez plus jamais besoin de filer au supermarché du coin en urgence pour acheter des serviettes jetables quand vous n’en avez plus. Aux économies s’ajoute donc un gain de temps considérable.
Idée reçue 3 : Les culottes menstruelles sentent mauvais et c’est sale

Grâce à leur capacité d’absorption et les fibres textiles utilisées, elles ne sentent rien du tout. Par ailleurs, à moins de les laisser traîner n’importe où et de ne pas les laver ou changer, cela n’a rien de sale. Cette idée reçue est souvent liée au tabou des règles. Le fait de toucher son sang pour vider sa cup ou laver sa culotte met en effet certaines femmes mal à l’aise. Pourtant, ce sang est un fluide corporel naturel au même titre que la salive ou les larmes. Loin d’être un infâme déchet, ce sang est issu du renouvellement de la muqueuse vaginale et est lié à la préparation du corps pour accueillir le ‘miracle de la vie’. Et on peut voir aussi les choses autrement : les déchets bourrés de produits chimiques nocifs qui s’amoncellent dans la poubelle, ce n’est pas très propre non plus !
Enfin, contrairement aux tampons ou à la coupe menstruelle, on n’a ici pas de risque de s’exposer au syndrome du choc toxique.